|
Brigitte : C’était hier…
Hélène : Hier, j’ai fait « On m’aime » …
B : C’est aujourd’hui…
H : Aujourd’hui, je fais « Tout le monde est pas moi »
B : Et, c’est un spectacle de chansons ?
H : Pas vraiment… quoique …
B : De théâtre ?
H : Oui, mais pas que !
B : C’est à dire ?
H : Il y a de la musique, du texte, des chansons, c’est comme un tour de chant mais pas tout le temps, et puis, il n’y a pas de personnages, mais trois personnes, sur le plateau, une chanteuse et deux musiciens, qui vivent là, pendant une heure et quart, des événements qui arrivent on ne sait pas bien comment …
B : Et « Tout le monde est pas moi », ça parle de quoi ?
H : Je, c’est qui ?... C’est que je me demande aujourd’hui d’où je viens et non plus qui m’aime. Je me demande qui m’a aimée, quels sont ceux qui m’ont aimée assez, si différents de moi pour que j’en aime à mon tour d’autres qui parlent, chantent, jouent, me touchent, m’entraînent, m’envoient dans les mots et les airs.
B : Hier tu parlais d’aujourd’hui, aujourd’hui tu parles d’hier…
C’est aujourd’hui que tu ne te fiches pas de ta première culotte !?
H : Oui ! Je pars à la recherche des fils entrecroisés qui l’ont tissée et me paye le culot d’enquêter sur les origines de la fibre qui m’a emmaillotée.
B : « Tout le monde est pas moi » autrement dit « le culot de ta culotte »* !
H : Tiens ! Un nouveau titre.
B : Et tu espères remonter loin ?
H : Pourquoi pas jusqu’à Lucy ?...
* On dit d’une cafetière ou d’une théière qu’elle est culottée quand elle garde sur sa paroi intérieure suffisamment de résidus de la matière à laquelle on l’a destinée, pour en restituer l’arôme à chaque service. « Tout le monde est pas moi » …une essence de strates…
Hélène et Brigitte
|